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Droit à l'image: le grand n'importe quoi ...

Depuis le mois d’Août 2020, je me suis trouvé confronté à deux exigences de retrait d’images réalisées lors de reportages officiellement organisés, l’un par l’armée française, l’autre par une agence de communication dans un labo de recherches biologiques.

Dans la première affaire un officier exigeait - des années après la prise de vues- que je retire les images dans lesquelles il apparaissait au milieu de dizaines (voire plus) de ses collègues, images rélalisées lors d’une prises d’arme et d’un déplacement ministériel pour lesquels j’avais été dûment accrédité. Il faudra l’intervention d’un Officier communication de l’Etat-Majorpour que la non-affaire se “tasse”.

La seconde exigence émanait - un an après les prises de vues - d’une personne photographiée lors d’un reportage organisé par une agence de com au sein d’un labo fraichement installé. Durant presque une heure nous étions trois reporters à opérer dans ce labo, après nous être assurés à chaque fois de l’accord des personnes. A certaines qui avaient. souhaité ne pas apparaître en dépit des autorisations qui nous avaient été données, nous avions demandé de se mettre en retrait. Nous avions été présentés et nous nous étions nous mêmes présentés, rien n’avait été caché, tu ni volé. Nous n’avions certes pas fait signer de’autorisation, forts de la confiance que nous avions en l’organisation. Et pourtant…

L’ambiance délétère qui nous accompagne désormais me pousse à ne plus couvrir d’événements mettant en scène du public (manifs et mouvements sociaux) et à me tourner vers la nature et les grandes questions d’environnement. Pour le moment, aucune de ces images n’a fait l’objet d’une demande de retrait mais je ne serais pas surpris qu’un maire ou une communauté urbaine exige un jour prochain que je fasse disparaître, par exemple, les images gênantes et mauvaises pour leur image de marque, d’une décharge sauvage ou d’une catastrophe écologique, images qu’on pourrait m’accuser d’avoir fait sans autorisation sur le domaine public d’une commune quelconque…

On vit vraiment une époque formidable.

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serge mouraret